Hélas…ou
heureusement, le changement, les évolutions dans notre société sont inexorables
… et perpétuels.
Prenons
un peu de distance et interrogeons-nous sur le sens de ces changements :
D’abord,
les évolutions et les changements sont intimement liés à l’histoire humaine,
depuis que « l’homme est homme ». Ou, en tout cas, depuis que l’homme
essaie d’être, justement, un homme. Pierre Dac disait avec cette causticité
dont il était maître : « On a trouvé le chainon manquant entre le
singe et l’homme … c’est NOUS ! ».
Ensuite,
dans la nature, il n’existe pas d’éléments figés : On croit ou on décroit,
on progresse ou on régresse, on vit ou on meurt. Même les alignements
mégalithiques de Carnac (- 4000 av. JC) évoluent … à leur rythme. Doucement le
matin, pas trop vite l’après-midi.
Et
c’est bien ça la difficulté de notre société actuelle et de nos
entreprises : l’accélération, voir l’emballement dans certain cas, de
l’évolution et des changements. A fond à fond à fond le matin, plus vite plus
vite plus vite l’après-midi.
Et cette accélération nous déstabilise souvent,
nous fait perdre l’équilibre parfois…
Mais
pourquoi ? Pour quelle raison sommes-nous si perturbés par les évolutions,
les changements…
Parce
qu’ils nous obligent à nous adapter, à changer notre vision du monde, de a
famille, de l’entreprise, à changer nos manières de procéder, nos habitudes.
Bref, à sortir d’une zone de confort, de ronrons…que bien souvent d’ailleurs
nous avons rejetée lorsqu’elle incarnait le changement mais que maintenant
digérée, nous apprécions.
Que
cette nécessité de changer notre regard, nos habitudes est
déstabilisante !
Nous
sommes entraînés à aller là où nous ne sommes jamais allés : dans
l’inconnu
Nous
perdons nos points de repères habituels, nos points d’appuis : On fait du
vélo sans petite roulette … avec le risque de chute qu’on imagine. Pas facile
de faire confiance et de lâcher prise…mais pas le guidon.
Pourtant
nous avons accepté que nos parents enlèvent ces fameuses petites roulette et de
prendre ce risque incroyable de passer d’une position stable et sûre, à un
équilibre précaire, une situation casse-gueule.
Nous
avons accepté car tant que nous ne maîtrisions pas le vélo deux roues, les
petites roulettes étaient remplacées par Maman qui courait à no cotés en
assurant l’équilibre, par les encouragements sincères de Papa, les explications
rassurantes d’un grand frère, le regard bienveillant et valorisant
d’un(e) grand-père/mère, la mise en sureté de l’exploit par le film que votre
grande sœur n’a pas manqué de faire…faut bien des dossiers à projeter le jour
de votre mariage…Bref le mangement familial a remplacé les petites roulettes
tant que rouler avec seulement deux roues n’était pas devenu un plaisir
maîtrisé.
Nos
entreprises ont la nécessité d’évoluer tous les jours pour s’adapter au réel
qui lui aussi évolue : les lois, la concurrence, les attentes de nos
clients...
Que
faisons-nous pour accompagner nos collaborateurs afin qu’ils ne subissent plus ces
évolutions mais en soient acteurs ?
Avons-nous
conscience que lorsque nous annonçons des évolutions importantes à nos
collaborateurs, nous avons en tant que manager été mis dans la confidence
quelques mois plus tôt et que nous aussi, avant d’accepter, nous avons souvent râlé,
pesté, contesté, objecté.
N’oublions-nous
jamais que dans le changement l’émotionnel pèse 99 là quand le rationnel pèse
1. (Combien de managers oubliant cette règle ont été déstabilisé en voyant se
braquer des collaborateurs à l’annonce d’un changement qui leurs semblait être
une vraie et bonne nouvelle …comme le déménagement dans des locaux plus grands
à 50 mètres des anciens bureaux ! ou l’annonce à l’enfant unique de trois
ans de l’agrandissement de la famille. Pas stupide, pour faire plaisir aux
parents, il jubile lors de l’annonce mais ce venge par des caprices, des
régressions …Ah, le sournois ! )
Avons-nous
communiqué à nos équipes les éléments inchangeants qui rassurent. « On
déménage mais tu restes dans la même école et dans le même club de foot »
Prenons- nous
le temps de les encourager par une valorisation sincère des prime-essais lors
de l’utilisation du nouveau logiciel qui bien que plus ergonomique –si si tu
verras dans trois semaines lorsque tu l’auras un peu utilisé - est lors de
cette première journée d’utilisation juste insupportable parce que non maîtrisé ?
Fournissons-nous
des explications, des méthodologies rassurantes pour leur permettre
d’appréhender ces nouveaux défis avec suffisamment de sérénité ?
Donnons-nous
à nos collaborateurs l’occasion de verbaliser leurs états d’âmes, leurs
inquiétudes et nous manager de les accueillir par une vraie écoute permettant
de les évacuer plutôt que de les stocker et de les laisser moisir ?
Pensons-nous
à fêter les succès collectifs et individuels qui émaillent immanquablement les
changements et les évolutions pour renforcer leur motivation et leur sentiment
d’appartenance.
Un
vrai et beau travail en soi … de manager.
Et
vous qu’en pensez-vous ?
Bonnes réflexions..
Rémi ARAUD
06 37 69 20 19
www.premiers-de-cordee.com
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