Thierry est
originaire de la Réunion…Durant deux ans, il a patiemment cumulé des jours de
CP lui permettant de profiter de son île et de sa famille six semaines
consécutives.
Il y a deux
ans, les médecins ont diagnostiqué une grave maladie à Marie. Après de longs
mois de combat, la maladie est KO et Marie reprend son travail lundi.
Juste avant une
semaine de vacances, Miloud a reçu une mauvaise nouvelle de son employeur. Non,
sa demande d’augmentation n’est pas validée. Suite à cette déception, Miloud
est parti très en colère.
Géraldine s’est
rendue coupable d’un dérapage verbal … Une semaine de mise à pied
Isabelle a
accepté d’assurer le remplacement d’été d’un comptable d’une filiale du groupe
durant trois semaines.
Didier a perdu
sa Mère le 05 janvier 2015. Il a quitté rapidement son poste un jeudi à 15H00 après un appel lui annonçant le
décès. Son retour est prévu dans une semaine.
Gilles,
Thierry, Marie, Miloud, Géraldine, Isabelle et Jacques ont tous quitté
l’entreprise pour quelques jours, semaines ou mois. Certains aiment leur
travail, leur collègues, leur entreprise, leur manager. D’autres un peu moins.
D’autres pus du tout…
Chacun va revenir…
Avec plus ou moins d’envie. Plus ou moins d’inquiétude.
« Vais-je
réussir à me reconcentrer sur mon métier après un mois d’émotion absolue »
se demande Gilles.
Thierry craint
d’être hors service à cause des six heures de décalage horaire.
Marie ressent
des sentiments ambivalents : la joie de retrouver une activité
professionnelle qui lui redonne un rôle social qui lui manquait tant, mais
aussi la peur de ne plus être à la hauteur des exigences de son manager, la
crainte de ralentir ses collègues, l’inquiétude de ne pas être capable de
digérer rapidement les centaines de micro-changements qui ont eu lieu durant
son absence.
Une semaine de
vacances n’a pas suffi à Miloud pour digérer sa déception : « La
boîte ne peut pas m’encadrer ! Cette augmentation je la mérite 100
fois…Des nouveaux et des moins bons sont mieux payer que moi… Ils l’auront
cherché, je vais démissionner. En attendant de trouver un nouveau job, je ne
vais pas me fatiguer pour eux. »
Géraldine a
pris conscience de son dérapage… Elle a peur que sa faute lui colle à la peau
et que son patron ne la regarde qu’à travers ce prisme.
Isabelle est
angoissée : « Je vais me retrouver avec une montagne de travail en
retard…J’ai rendu service mais à tous les coups ils n’ont rien fait pour gérer
mon absence ! »
Didier est
submergé par le chagrin… Son médecin lui a conseillé d’accepter un arrêt de
travail de huit jours pour se reposer. Didier a refusé. Il a besoin d’occuper
son esprit. Selon lui, le travail sera sa meilleure thérapie.
Et nous
manager, chef d’équipe ou de service, responsable RH, directeur général …Sommes-nous
suffisamment lucides sur les difficultés de toutes reprises après une absence
soit longue, soit pour des raisons difficiles ? Sommes-nous persuadés que
nos clients et nos actionnaires seront servis à la hauteur des engagements que
nous prenons, proportionnellement au plaisir des collaborateurs à œuvrer dans
notre entreprise ? Avons-nous le souci de préparer le retour de nos
collaborateurs ? Sommes-nous suffisamment convaincus qu’accueillir nos
collaborateurs n’est pas une tache périphérique « si nous avons le
temps » mais une nécessité absolue ? En fonction des situations qui
ont occasionné les absences, avons-nous pensé à avertir notre service du retour
de notre salarié ? Avons-nous parlé de Marie à ceux qui n’était pas encore
présent dans le service lors de son départ ? Avons-nous donné quelques
consignes pour que chacun aide Géraldine à réintégrer le mieux possible
l’entreprise ? Sommes-nous allés vérifier que le bureau d’Isabelle n’a pas
été transformé en lieu de stockage durant son absence ? Et s’il l’a été avons-nous fait le nécessaire
pour qu’elle retrouve un lieu accueillant. Avons-nous conscience que pour
chacun reprendre le travail revient à remonter sur un vélo, en côte ascendante,
alors que les muscles sont refroidis ? Avons-nous préparé un entretien de
retour adapté à chaque situation afin d’aider chacun à redémarrer ?
Si les réponses
sont positives…Génial.
Et si vous
profitiez de ce billet pour vérifier que
dans vos agendas, les dates de retour de nos collaborateurs sont inscrites, une
plage horaire est bloquée pour les ré-accueillir et un rappel trois jours avant
a été programmé pour préparer leur retour ?
A dans quinze
jours.
Rémi ARAUD
06.37.69.20.19
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