vendredi 29 avril 2016

Ploc...Plic...Ploc...Plic...


    Ça ne s’arrêtera donc jamais ! Déjà deux semaines que le robinet de la cuisine goutte. Si au moins, il pouvait goutter en silence ! J’ai trouvé une astuce…J’ai placé une éponge au fond de l’évier. Juste en dessous du mitigeur… Ça goutte, mais au moins, ça ne m’agresse plus les tympans.

    Je suis un petit bricoleur du dimanche et consultant en management la semaine. Changer un joint, je sais faire. Avec difficulté et beaucoup de temps, mais je sais faire. D’ailleurs, dès que je me suis aperçu que le robinet fuyait, je suis allé immédiatement changer le joint. Ma réactivité m’a étonné. Comme quoi, en vieillissant, on se bonifie. Parfois. Mais en changeant le joint, j’ai bien compris que je mettais un peu de mercurochrome sur mon front pour calmer ma migraine… Le tartre est partout ! L’acidité de l’eau a tout rongé…Tout bouffé.  Et comme disent - trop- souvent les artisans : « C’est mort, faut tout changer ». Je me suis renseigné, sur Internet. A la requête « Changer un robinet » : 418 000  réponses en moins d’une seconde ! Je vais trouver mon bonheur. Je clique sur www.devisrapide.com : un devis rapide pour l’intervention moins rapide d’un plombier. Verdict : déplacement, main-d’œuvre, fourniture du robinet : 395 €. Il est en platine leur robinet, ou quoi !

jeudi 14 avril 2016

J'ai mon papier rose !


On avait bien dit à Louison de patienter 48h00. Elle n’a pas pu. Frénétiquement, à chaque heure, souvent plus, elle se rendait sur le site internet sur lequel les résultats à l’examen du permis de conduire étaient consultables. 48h00 après l’examen. Pas un quart d’heure, six heures ou 24 heures… 48 heures… Au moins. Le « au moins » avait laissé espérer à Louison que ça pouvait être aussi « au plus ». Pas de chance, c’était bien au moins. « J’ai passé mon permis mardi à 15h00, nous sommes jeudi 15h00 et toujours rien sur ce p----- de site ! ». Impatiente, Louison pouvait devenir vulgaire. Enfin, à 16h22, lors de sa 77ème connexion, un message annonçait que les résultats étaient en ligne. La maman de Louison priait pour que le sésame lui soit délivré. Elle n’envisageait pas de revivre la manière de Louison d’exprimer sa déception face aux échecs : les 3 A - agressivité, apathie et anorexie- Parfois avec une variante : les 2 A 1B : agressivité toujours, apathie encore, boulimie. La maman de Louison est prof de math. Les formules, ça la rassure.
« Je l’aiiiiiiiiiiiiiii…J’ai mon papier rose ! ». La voix stridente de Louison est reçue par sa maman comme une douce mélodie. Fini le cauchemar, la plaisanterie a duré 2 ans, trois tentatives, beaucoup de tension, d’engueulades et 2300 €.
Le soir même, la nouvelle conductrice est célébrée par un apéro-dînatoire au champagne.

vendredi 1 avril 2016

Vers l'obligation d'achat ?

Le site d’information Médiapart a publié récemment un entrefilet qui à ce jour n’a pas eu l’écho attendu mais qui risque de faire beaucoup réagir s’il est confirmé.

En février, un important groupe de lobbying représentant des poids lourds de l’industrie et du commerce a organisé une action auprès des eurodéputés. Cette campagne menée par des experts en communication semblerait avoir réussi et il en résulterait un projet de loi en préparation à Bruxelles.
Rien de très étonnant : c’est le pain quotidien de nos représentants européens d’écouter les groupes d’intérêts, de faire la synthèse de leurs propositions et de les retranscrire dans des projets de lois destinées à faire évoluer les règles en vigueur dans les 28 pays de l’Union.
Beaucoup plus étonnants seraient le sujet et l’intention de cette loi en préparation. Pour mieux comprendre, il convient de revenir à la genèse de cette histoire.

Souvenons-nous de la crise des subprimes intervenue en 2008 et de ses conséquences sur l’économie mondiale : faillites d’importants établissements bancaires, insolvabilité de nombreux épargnants, chômage de masse et ralentissement de l’économie mondiale.
Depuis cette date, on constate que l’économie mondiale est en berne et que le chômage de masse s’installe durablement.
Jusqu’à ce jour, personne n’a trouvé la martingale pour enrayer cette crise. Jusqu’à ce jour, car c’est bien le point de départ de cette démarche de lobbying que  nous  dont nous rendons compte ici.

L’idée de départ pour redynamiser l’économie s’inspire des théories de John Maynard Keynes, « inventeur » du concept de la relance économique par la consommation : pour relancer l’économie d’un pays ou d’une région, il faut favoriser la consommation.
Ici, un pas de géant est franchi en passant de « favoriser » à « inciter » voire « contraindre ».
S’appuyant sur l'article L.122-1 du Code de la consommation qui stipule qu'« il est interdit de refuser à un consommateur la vente d'un produit ou la prestation d'un service, sauf motif légitime », le groupe de pression avance l’idée que si une loi interdit le refus de vente, une loi européenne devrait également interdire le refus d’achat.

Incroyable ! De la même façon qu’un « vendeur » professionnel ne peut pas refuser de vendre à un consommateur, un consommateur ne pourrait pas refuser d’acheter à un vendeur.