1992, sommet de la terre à Rio
1997, conférence de Kyoto sur les gaz à effet de serre
2015, COP 21 à Paris
Trois dates que l’histoire retiendra sur la prise de conscience de
l’impact des hommes et de leurs activités sur la terre et son climat.
Mais avant d’en venir aux propos de ce billet, certains réfutent peut-être ce qui est admis par la
plupart d’entre nous : l’impact de l’activité humaine sur le climat. Ne
rejetons pas trop vite cette position. En effet, il n’y a pas de preuves
scientifiques absolues de l’impact de l’activité humaine sur le dérèglement
climatique. Seulement des corrélations, des courbes statistiques très
convaincantes.
Mais dans ce domaine – la corrélation de courbes statistiques – on peut
trouver des exemples surprenants.
Le site
nous en montre quelques illustrations.
Notamment, la corrélation
évidente entre la consommation de margarine par habitant aux Etats Unis et le
taux de divorce dans l’état du Maine :
Troublant non ? Une corrélation à 99,26% sur 10 ans.
Encore mieux et inattendu, la corrélation entre le nombre de noyades en
piscine et les apparitions de Nicolas Cage au cinéma.
Je vous laisse faire un tour sur le site, il y en a d’autres aussi
surprenantes que troublantes.
Pour revenir à notre sujet, est-ce une raison pour ne pas se préoccuper
de cette question ?
Doit-on attendre une preuve irréfutable pour agir et se soucier de
l’impact de notre activité sur l’environnement ?
Et disons les choses clairement : Avons-nous un intérêt à
nous préoccuper de ce sujet ?
Oui ! Nous en avons !
D’abord, il existe des expériences qui montrent que l’on peut avoir une
activité réputée très polluante et la rendre particulièrement respectueuse de
l’environnement :
La société Pocheco, entreprise situé à Forest-sur-Marque dans le
Nord, fabrique des enveloppes. Dans les
années 2000, elle prend le tournant de ce que son dirigeant appelle l’Ecolomie
(néologisme né de l’association d’économie et d’écologie). Aujourd’hui, cette
entreprise florissante produit 10 millions d’enveloppes par jour pendant que certains
de ses concurrents ferment des sites faute de rentabilité.
Au-delà du bénéfice financier (Pocheco avec des solutions écologiques a
réduit sa facture énergétique de 200 000 € par an) quels autres avantages
pouvons-nous retirer de cette démarche écologique :
Pour répondre, tournons-nous un instant vers la notion de Projet
d’entreprise
Un projet d’entreprise vise, bien sûr, un objectif : L’ambition,
le rêve du dirigeant.
Qu’est-ce qui me rendrait fier dans 3 ou 5 ans ?
Mais ce projet d’entreprise doit aussi penser en terme de bénéfices –
au sens étymologique (du latin beneficium « bienfait ») – pour tous les acteurs
qui évoluent dans et autour de l’entreprise :
·
Les actionnaires, dirigeants,
gérants, nous en avons déjà parlé.
·
Les salariés aussi bien sûr.
·
Les clients évidemment, sans
qui l’entreprise n’existe pas.
·
La société en générale
dans laquelle vie et se développe l’entreprise.
Qu’un seul
de ces quatre acteurs soit oublié et c’est l’entreprise qui devient fragile.
Quel intérêt pour l’entreprise de faire de l’écologie un des axes
majeurs voir l’axe majeur du projet d’entreprise ?
C’est d’abord pour les dirigeants construire une vision pérenne de leur
entreprise : nous ne travaillons pas à court terme -1 ou 2 ans - mais nous
nous posons la question de la place de notre entreprise dans les décennies à
venir. L’entreprise doit être profitable dès aujourd’hui, mais aussi profitable
dans la durée. Faire en sorte que l’entreprise ne soit pas perçue dans 10 ans
ou dans 20 ans comme un point noir du paysage, une verrue, un problème. Si
c’est le cas, l’entreprise ne survivra pas à ses choix qui l’ont fait gagner à
court terme mais qui ont hypothéqués son avenir.
Pour les salariés, ç’est essentiel -et ça le sera de plus en plus- de
savoir que leur travail et la manière de faire le métier ne détruisent pas
l’environnement qui les entoure, mais qu’ils le respectent : « Mon fils,
on sort, mets ton masque respiratoire ».
Pour les clients, c’est aussi la garantie que les efforts qu’ils font
en développant des solutions écologiques ne seront pas anéantis par les process
de production de leurs fournisseurs ou par les modalités de transports… « Je
vends du bio…mais mes tomates ont parcouru 1200 km en camion ! » ou
encore « Je fais trier à chacun de mes salariés ses déchets et je viens
d’apprendre que l’entreprise qui vient faire le ménage le soir dans nos
bureaux, remélange tout ! »
En conclusion, convaincu ou pas, une certitude : les
préoccupations environnementales vont dans le sens de l’histoire. Et c’est très
bien !
Il y a 100 ans, on s’inquiétait (en France) du travail des
enfants : 1896, première loi interdisant le travail des enfants … de moins
de 10 ans.
Il y a 80 ans, on s’inquiétait du rythme de travail des ouvriers :
1936, apparition des congés payés.
Il y a 70 ans, on s’inquiétait de la santé des salariés : 1945,
création de la sécurité sociale
Il y a 30 ans, on commençait à s’inquiéter de la qualité des
productions : 1987, création de la première norme ISO.
Aujourd’hui les préoccupations environnementales ont pris le devant de
la scène et ne semblent pas vouloir la quitter de sitôt.
Alors, nous pouvons faire de la résistance comme l’on fait certaines
entreprises en 1896 ou en 1936, ou ce dire que l’on ne peut pas aller contre le
sens et le bon sens de l’histoire.
Et si plutôt qu’envisager cette question environnementale comme une
contrainte nous en faisions une opportunité ?
Et vous qu’en pensez-vous ?
Bonnes réflexions.
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